Météo France prévoit des températures extrêmes à la fin du siècle si rien n’est fait
Selon les projections de Météo France, les jours de vague de chaleur pourraient bientôt doubler et les « nuits tropicales » toucher la quasi-totalité du pays.
CLIMAT – Si rien n’est fait rapidement pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, la France est menacée d’un fort réchauffement climatique, avec son cortège de canicules et sécheresses, selon des projections publiées ce lundi 1er février par Météo-France.
« Il faut donc se préparer à absorber ce « choc » climatique inévitable. »
Un rapport d’information du Sénat déjà un peu ancien (16/05/2019) mais qui reste d’actualité :
Adapter la France aux dérèglements climatiques à l’horizon 2050 : urgence déclarée.
À l’automne 2018, la Délégation à la prospective du Sénat a confié à vos deux rapporteurs la mission d’établir un rapport sur l’adaptation de notre pays aux dérèglements climatiques à l’horizon 2050.
L’adaptation a pour objectif de limiter les impacts négatifs du changement climatique sur la société et la nature et de tirer le meilleur parti des quelques opportunités qu’il pourrait offrir. À la différence des politiques d’atténuation, qui cherchent à éviter les dérèglements climatiques par une action globale et de long terme sur le niveau des émissions de gaz à effet de serre (GES), les politiques d’adaptation prennent acte de la réalité présente de ces dérèglements et de leur inexorable aggravation à moyen terme. On dit parfois que les unes visent à « éviter l’ingérable », tandis que les autres consistent à « gérer l’inévitable ».
Si atténuation et adaptation sont aujourd’hui considérées comme complémentaires, on constate cependant, dans les esprits et dans les pratiques, que les politiques d’adaptation souffrent encore d’un déficit persistant de reconnaissance et de légitimité. Les travaux réalisés pour élaborer le présent rapport ont, sur ce point, confirmé l’intuition ou l’hypothèse initiale de vos rapporteurs, à savoir que la place accordée dans le débat public et dans les politiques publiques aux enjeux d’adaptation demeure très insuffisante. C’est trop souvent à travers le seul prisme de l’atténuation des émissions de GES, c’est-à-dire sous un angle préventif, que les acteurs envisagent les enjeux climatiques.
Il n’est donc pas inutile de souligner que l’adaptation aux changements climatiques constitue pour notre pays un enjeu à la fois urgent et majeur, qui va nécessiter une mobilisation soutenue durant plusieurs décennies. Ce point ressort clairement des trente-six auditions réalisées entre décembre et mars 2019 par vos rapporteurs. Cela ressort également clairement des nombreuses études et rapports scientifiques consultés pour préparer ce rapport. Il faut cesser de croire que les impacts du réchauffement climatique sont des phénomènes trop lointains ou incertains pour qu’il soit nécessaire ou possible de s’y préparer. On dispose désormais d’outils scientifiques d’observation qui montrent que le réchauffement climatique et ses stigmates sont déjà là, qu’ils transforment la géographie physique et humaine de la France et font peser sur nos existences des contraintes et des risques tangibles.
Ainsi, le niveau des températures moyennes a augmenté fortement dans toutes les régions françaises depuis trente ans. Les vagues de chaleur sont plus fréquentes et plus fortes. Le climat de la région de Béziers et Montpellier est, par exemple, devenu semi-aride ; des villes comme Toulouse ou Millau sont devenues méditerranéennes. Aujourd’hui, la France est à 15 % méditerranéenne ; elle le sera à 50 % d’ici à la fin du siècle. Le niveau de la mer s’élève et avec lui le risque de submersion permanente ou accidentelle de certaines zones littorales. Le régime des précipitations évolue lui aussi, avec des effets perturbants sur les cultures. Les glaciers fondent, la neige se fait moins abondante, particulièrement en moyenne montagne. L’évapotranspiration s’accroît, accentuant les pressions sur les ressources hydriques disponibles et menaçant aussi bien les activités économiques que la biodiversité et les milieux aquatiques. Pour étayer ces constats, on trouvera dans la première partie de ce rapport de nombreux graphes et cartes, tirés d’études réalisées par d’éminents scientifiques et experts de ce pays.
Au-delà du présent, l’avenir s’assombrit également. À cet égard, les prospectives climatiques doivent distinguer deux horizons de temps : l’avenir relativement proche, celui des vingt ou trente prochaines années, et l’avenir plus lointain, celui de la seconde partie du XXIe siècle.
Le proche avenir climatique, d’ici à 2050, est pour l’essentiel déjà écrit. Les différents scénarios du GIEC, échafaudés sur la base d’hypothèses contrastées en matière de trajectoires des émissions de GES, montrent une forte convergence des prévisions climatiques à cet horizon de temps. Qu’on parvienne à réduire drastiquement les émissions (scénario RCP2.6) ou qu’elles se poursuivent au rythme actuel (scénario RCP8.5), nous aurons de toute manière à faire face en 2050 à une aggravation significative, mais à ce stade encore non critique, des impacts du réchauffement climatique. Quels que soient l’intensité et le succès de nos efforts de maîtrise des émissions, tous les effets négatifs déjà observables des changements climatiques vont donc s’accentuer, qu’il s’agisse des risques naturels climatiques, des problèmes de canicule, de sècheresse des sols ou des tensions sur les ressources hydriques. Il faut donc se préparer à absorber ce « choc » climatique inévitable.
Et une vieille interview (22/10/2019) de Corinne Morel Darleux via libération. On ne s’en lasse pas 😉
Refuser un poste, sortir de la surconsommation, c’est affirmer que cette société ne nous convient pas
Après avoir participé à presque tous les partis de gauche, Corinne Morel Darleux est une déçue de l’action partisane, qui n’est plus adaptée, selon elle. Elle se sent désormais à une place plus juste dans les mouvements d’action plus radicale et concrète, dans la désobéissance civique.
«Hope dies, action begins» («l’espoir meurt, l’action peut commencer»)
Il faut remettre la dignité du présent au cœur de l’engagement : rester debout, digne, ne pas renoncer à la lutte. Il y a toujours des choses à sauver ! C’est une question d’élégance, de loyauté, de courage, valeurs hélas un peu désuètes. Il s’agit d’avoir des comportements individuels en accord avec notre projet collectif, comme l’a formulé l’anarchiste Emma Goldman (1869-1940). On peut marier radicalité du fond et aménité de la forme, action radicale et élégance. Je plaide pour le retour du panache !