HOPE

 

 

Les personnages

Anthony

Anthony était le gamin du groupe. Un peu écervelé mais toujours partant pour tout, il était plutôt courageux et ne rechignait jamais à effectuer les tâches les plus ingrates. Il partait du principe que le boulot devait être fait, point barre.

Il fallait souvent le recadrer, car il avait plutôt tendance à agir sans réfléchir.

Comme tout le monde ici, il avait subi malgré son jeune âge son lot de blessures, tant physiques qu’émotionnelles.

Pour autant, cela n’avait jamais ébranlé son enthousiasme ni sa joie de vivre.

Il faut dire que par bien des côtés, cette vie lui convenait plutôt bien : toujours prompt à la bagarre, il aimait ça, en découdre avec les Bagaudes. Plusieurs fois il avait pris des mauvais coups. Il en avait donné beaucoup aussi.

Se battre était peut-être pour lui un défouloir, un exutoire où il pouvait donner un sens à ce en quoi il croyait fermement : combattre le mal par le mal.

Au fond de lui, il rêvait pourtant à un monde plus simple, plus insouciant, un peu comme ce qu’il avait lu dans les magazines anciens que détenait la mère Angèle. Mais il se trouvait faible de penser ainsi. Le peu de souvenirs qu’il avait de son père était cette voix qui résonnait encore parfois dans son crâne et qui lui répétait en hurlant : « un vrai garçon ça ne pleure pas ! Un vrai garçon ça n’a pas peur de se battre ».

 

Kevin

Kevin était bien gentil, c’était pas la question, mais de l’avis de tous, et du sien en particulier, il n’était pas très adapté aux temps modernes.

D’abord il n’était plus tout jeune, il était né à une époque ou s’appeler Kevin était tendance, c’est dire !

Ensuite il n’avait pas inventé l’eau chaude. En revanche, il l’avait bien gaspillée, comme toutes les ressources disponibles, comme on le faisait autour de lui, ses copains du village, les parents de ses copains. Pas avec les douches, ça non, ça n’était pas un truc qu’on pouvait lui reprocher, mais disons qu’il était ce genre de type à oublier de fermer le robinet lorsqu’il partait dans une autre pièce.

Il avait vécu avec sa mère, son père s’était pendu lorsque sa pension handicapée n’avait plus été versée.

Ce genre d’événements jonchait sa bio, mais tous, ils finissaient par glisser sur lui, Kevin s’acharnait à sourire à la Vie avec des dents d’un jaune abricot qui tiraient aujourd’hui sur le marron, et qui semblaient avoir choisi leurs places respectives à l’issue d’un combat fratricide. Moralité, les plus grosses se retrouvaient devant, comme autant de tours de Pise dans un champ de coquelicots.

La dentition de Kevin était loin devant celle de Phil dans le hit-parade des images qui hantaient les cauchemars des enfants pendant le grand chaos. C’est simple, c’était comme on en avait confié la maquette photoshop à un stagiaire qui n’avait jamais vu une souris, d’abord parce qu’il était myope et ensuite épileptique.

Ses cheveux n’avaient jamais vu de shampoing, ce qui leur donnait un frisotté des plus stylés, surtout aujourd’hui qu’ils avaient à peu près tous opté pour le jaunâtre.

Son visage aussi était beau, mais lorsqu’on s’en apercevait, il était trop tard, on était déjà au courant de la petite couperose qui sillonnaient ses joues et de cette histoire de bouche, la première chose qu’on voyait chez lui, puisque comble de malheur il ne la fermait jamais, sans doute pour éviter de se blesser.

Je pourrai enchaîner sur sa garde-robe, et surtout sa façon d’habiter ses habits, même si dans son cas on avait plus l’impression du contraire mais ce serait de la cruauté.

Petit, Kevin avait fumé, ceci expliquant cela. Quand je dis petit, c’est pas une image, puisqu’il était encore plus petit qu’aujourd’hui et qu’il devait avoir 9 ans lors de sa première clope.

Il a ensuite été nourri au bétail sur vacciné et à la Junk Food, bref aujourd’hui il est dans un sale état, c’est pourquoi on peut dire que de l’avis général, il n’est pas des plus armé pour les défis des temps actuels. Sa présence ici, sa survie, il ne la devait qu’à une seule chose. Et cette chose s’appelait : Paul.

La chose la plus importante dans sa vie : il est régulièrement amoureux. La prochaine sera la bonne.

Quel est son tempérament : il est con, mais des fois non.

L’amour et le mariage : oui, là il est sur un coup

Les amis : il en a. Kevin a un don, il écoute vraiment.

Son état émotionnel : Il s’est toujours plaint de l’acharnement du sort sur sa personne, mais là il commence à fatiguer pour de vrai

Quelle attitude envers la politique, le monde extérieur ? Vous n’avez qu’à lui dire ce qu’il faut penser, il le pensera.

 

Erwan

Le vieil Erwan est un vieil homme de 78 ans. Il fait office de « dépositaire de la mémoire » au village. Sa mission : rappeler sans cesse les erreurs et la folie humaine du passé pour maintenir intact la force et l’attractivité de loi de l’inclusif. Ancien psychologue, il sait tout des travers de l’âme humaine et des vices et ignominies de l’ancienne époque. Depuis, il est le « sage », il est celui qui enseigne aux autres, par des histoires et des contes, l’ancienne époque et les vertus de la nouvelle période. Il est l’âme de la loi de l’inclusif, il est celui qui sait donner du sens et déclencher des motivations. Hormis ses histoires et sa mission, il adore l’herboristerie.

 

Lux

Lux est une sorte de protecteur qui est toujours prêt à se battre pour protéger les autres. Il adore les voyages et est très aventureux. Très à l’écoute de son corps, c’est un peu le Rocky Balboa de la bidouille. Lux est centré sur le physique, plus que sur l’esprit.

C’est un extraverti qui adore le monde extérieur et ses activités.

Il évalue les situations par des moyens émotionnels et non par la réflexion. Il reçoit ses informations par ses sens, vue, touché, ouïe.

Il est excellent pour regarder et écouter.

Ses occupations sont de type réaliste.

Son mantra : je suis (presque) indépendant et ne recherche pas d’approbation.

Étant jeune, Lux a été mordu par son chien juste sous le nez, maintenant il a la phobie des chiens mais a développé une relation particulière avec Rufus, le chien du village. Mais, s’il s’agit d’un autre chien, il doit éviter de passer car cela lui fait perdre ses moyens.

Lux déteste les vantards, ceux qui brassent de l’air, s’écoutent parler et qui ne font jamais rien.

La mère de Lux est partie alors qu’il avait 9 ans, depuis, inconsciemment, il pense que c’est de sa faute. Ses parents n’arrêtaient pas de se crier dessus et le Lux enfant a pensé qu’il en était la cause, qu’il n’était pas comme sa mère aurait aimé qu’il soit. Ce problème rejailli régulièrement dans ses relations avec les autres.

Lorsqu’il s’agit de réflexion, Lux a besoin d’avoir une locomotive devant lui, sinon, il perd pied et est incapable d’organiser, de faire quelque chose seul. Ce n’est pas qu’il n’est pas capable, c’est qu’il ne se croit pas capable. Cette locomotive a toujours été son copain Paul, pour qui il voue une admiration sans bornes. Mais Paul a disparu depuis quelques temps

Paul est son modèle, son mentor qu’il a placé sur un piédestal et qu’il ne supporte pas de voir égratigner.

La chose la plus importante dans sa vie ?

Être droit et honnête.

Quel est son tempérament ?

Intense et concentré

Comment vit-il son chez lui ?

Il peut vivre n’importe où suivant n’importe quelle circonstance

Comment a t il vécut son enfance ?

Il a toujours protégé les faibles et plus particulièrement Paul.

Comment passe-t-il son temps libre ?

En s’entrainant régulièrement

L’amour et le mariage ?

C’est ok, tant qu’il a toujours plein de liberté

Les amis ?

Il choisit ses amis avec soin et ils sont très important pour lui

Quel est l’état émotionnel qui est le plus vrai ?

Il adore la compétition et est entraîné à gagner

Quelle attitude envers la politique, le monde extérieur ?

Il sait ce que ceux qui ont le pouvoir doivent savoir.

 

Malone

Malone, un prénom étrange à sonorité américaine, quand il était arrivé à la ferme c’est ce prénom qu’il avait donné. Alors, va pour Malone. De taille moyenne le teint mat sous des cheveux noirs et hirsutes, il avait une connaissance instinctive des plantes et de la nature. Dans l’ancien monde il aurait eu un grade élevé en permaculture si ceux-ci avaient existé. Il nous a fallu reconnaitre qu’il maitrisait bien mieux les mises en buttes et la reconnaissance de plantes sauvages comestibles que nous même, natifs du territoire. Des connaissances étonnantes, tant son age et ce type sud-américain ne correspondait pas forcement à l’idée d’un spécialiste de la flore de la région. Toutes les compétences étaient nécessaires, les siennes étaient indispensables, elles nous permettaient de tenir le coup au période de manque. D’un caractère enthousiaste et joyeux, ses yeux rieurs et son sourire en coin dissimulait cependant une énigme. On sentait qu’il y avait un secret derrière ce visage malin de fidèle compagnon d’infortune.

 

Marion

Marion était une jeune femme pleine d’assurance et de combativité. Malgré son jeune âge – elle n’avait que 27 ans – elle avait une force morale hors du commun. Ce n’était pas le genre à se poser 36 000 questions. Elle avait sa vision du monde bien à elle, héritée de celle que lui avait inculqué sa mère et de son passage chez les Feydakins.

Les communautés de Feydakins s’étaient formées pendant les années 20, période que l’on a appelée par la suite « le retour aux sources » ou « la grande libération ». Ou que d’autres ont appelé encore « le grand chaos » ou « effondrement ». Cela dépendait bien évidemment des points de vue. A cette époque, il y avait beaucoup de mouvements : certains étaient en révolte et contestaient ; d’autres proposaient de nouvelles formes de communautés et de référentiels. Dans cette frénésie des années 20, chacun y allait de sa vision des problèmes et des solutions à apporter.

Parmi toutes ces communautés, il y avait les Feydakins, des communautés écoféministes qui proposaient une nouvelle forme de vivre ensemble et de rapport à la nature. La mère de Marion en faisait partie. Pour les Feydakins, les femmes se devaient de diriger et d’imposer leurs visions du monde. Pour elles, les errements de l’ancien monde résultaient d’un schéma patriarcal qui ne valorisait que les rapports de force et la réussite économique. Elles expliquaient ce schéma par la faiblesse psychologique intrinsèque des hommes qui n’utilisaient qu’une moitié de leur cerveau et qui, de ce fait, avaient des difficultés à penser global et inclusif. Les femmes devaient donc les guider et les éduquer. C’était le rôle que se donnaient les Feydakins. Et c’était comme ça que Marion voyait les choses.

Marion se voyait aussi comme une guerrière, à l’instar des autres Feydakins. Elle se voyait comme quelqu’un qui ne devait jamais se décourager ; quelqu’un qui devait s’imposer par son exemplarité : exemplarité dans la posture, dans la bravoure, dans la persévérance.

Bien qu’elle n’eût que 7 ans au moment du grand « black-out », elle avait une vision assez précise du monde d’avant : un monde fait d’artifices où les gens étaient asservis, isolés les uns des autres, abrutis et manipulés par de multiples illusions. La période de grande libération avait permis à l’humain de refaire corps avec son humanité et retrouver le bonheur véritable.

C’était ça Marion : une incroyable assurance forgée sur une vision du monde et une vision des rôles très précise. Avec elle, tout était simple et limpide. On se sentait en sécurité mentale pour ainsi dire. C’était sans doute pour cela qu’on l’appréciait autant.

 

Mère Angèle aka Shayna

Contrairement aux apparences, Mère Angèle n’est pas une vieille femme ridée qui vit avec ses dix chats, c’est une jeune métisse de 24 ans au caractère bien trempé.

Mère Angèle est une sorte de Messie, elle est certaine que son rôle est de favoriser une société plus juste, mais pas en s’affranchissant de certaines règles !

C’est vers l’âge de douze ans que le père de Mère Angèle a disparu des suites d’une longue maladie, la laissant seule et très démunie, encore une qui a dû se battre pour exister.

Il n’y a pas longtemps, Mère Angèle s’est découverte pansexuelle, et cela lui va très bien. Depuis, elle a connu Lux, Paul, Marion. Peu importe le sexe de son/sa partenaire, c’est l’attirance qui compte. Pour ses vies sentimentale et sexuelle, Mère Angèle a décidé de se laisser porter par ses émotions.

Il y a quelques années, à la suite d’une cueillette, elle a glissé et s’est retrouvée coincée dans une grotte pendant plusieurs heures, elle est devenue claustrophobe. Maintenant elle a même du mal à entrer dans des endroits exigus comme des placard ou une souillarde.

En ce moment, Mère Angèle une coiffure qui ressemble à une coiffure viking, elle l’a vue dans l’un des nombreux livres dont elle à la garde. Sa coupe, elle la fait elle-même avec son couteau qu’elle aiguise longuement sur la pierre. Elle porte aussi quelques tatouages, mais ça, c’est une autre histoire.

Tout ça pour dire que Mère Angèle ne passe pas inaperçu.

Fraîchement arrivée dans le vilatge, Elle s’occupe de la bibliothèque qu’elle a d’ailleurs bien augmentée avec ses malles de vieux bouquins et de photocopies jaunies. Elle est douée pour tout ce qui touche à l’utilisation des plantes, que ce soit en tisane, en cataplasme, en teinture mère ou distillée.

La chose la plus importante dans sa vie ?

Se trouver elle-même, c’est son but

Quel est sa manière de s’habiller ?

Ses habits sont des outils pour faire le job.

Comment vit-elle son chez elle ?

Elle peut vivre n’importe où

Comment a t il vécut son enfance ?

Elle essayait de créer ses propres jeux et ses propres langages

Comment passe-t-elle son temps libre ?

Elle médite, se repose prend du temps pour se trouver.

L’amour et le mariage ?

Le mariage n’est pas pour elle.

Les amis ?

Quelques vrais amis mais surtout des connaissances.

Quel est sa relation avec son corps ?

Elle en prend soin car elle doit pouvoir compter sur lui.

Quelle attitude envers la politique, le monde extérieur ?

Elle aime être au courant

 

Paul

Paul a toujours été un reclus, la vie avec les autres et être sociable, ce n’est pas pour lui.

Paul est de petite taille, qu’il ne compense heureusement pas par une présence agressive, il est très effacé, le passe muraille c’est lui.

Lorsqu’il est quelque part, personne ne le remarque. Si jamais il lève la main, personne ne fait attention à lui. Paul fait partie des individus invisibles.

C’est une sorte de reclus. Il préfère vivre seul en ayant une vie intérieure riche. Il est sensible, quelque fois philosophe, digne de confiance, il sait être perspicace pour résoudre les problèmes les plus tordus. Paul est un introverti qui préfère son monde de pensées, réaliser ses rêves et écouter ses sentiments.

Paul reçoit ses informations de manière logique et rationnelle mais sans occulter ses sens, il excelle à écouter et à regarder autour de lui.

Sa mère était psychanalyste, elle travaillait uniquement sur la relation mère-enfant, mais si elle « maîtrisait » la théorie, elle était très mauvaise en pratique. Paul et elle n’ont jamais eu pas de relation, elle n’a jamais eu confiance en lui, ne lui a pas appris à avoir de self-estime et il est tétanisé lorsqu’il doit prendre une décision.

Son père n’existe pas, il est absent de la maison, il a fui une femme tyrannique, qui a toujours raison, qui a un QI supérieur au sien et qui est invivable.

Si Paul n’a pas sombré dans la drogue ou l’alcool, il doit son salut au travail et à la bidouille d’objets cassés à qui il redonne vie.

Contrairement à sa mère, il ne passe pas des heures à refaire le monde devant une bonne bouteille de vin, il plonge ses mains dans le cambouis des engrenages, dans les câbles de connexion avant de les voir s’activer, briller à nouveau.

Lors d’une campagne dans une déchetterie très éloignée, la mine aux trésors comme ils l’appellent tous, Paul a disparu, tout simplement. Depuis ils le cherchent, mais plus le temps passe, moins ils y croient.

Son mantra pourrait être : écouter cette voix toujours calme avant d’agir. Vivre et laisser vivre.

Paul est symbolisé par : la connaissance, la création, l’invisibilité

Les valeurs de Paul sont : la gentillesse, la construction, la créativité, le rêve, la curiosité, l’éthique.

La chose la plus importante dans sa vie ?

Réaliser les buts qu’il s’est fixés

Quel est son tempérament ?

C’est un drogué du travail

Comment il vit son chez lui ?

Il a besoin d’espace et d’être seul pour faire les choses qu’il aime faire

Comment a t il vécut son enfance ?

Il jouait solitairement à ses passe-temps

Comment passe-t-il son temps libre ?

Il travaille tranquillement, et il lui arrive de s’arrêter pour méditer

L’amour et le mariage ?

Le mariage ne pourra fonctionner que s’il trouve une femme qui le comprenne et qui lui laisse du temps à lui. Elle ne pourra pas être collante.

Les amis ?

Il a tendance à avoirs des amis, qui sont comme lui, un peu à part.

Quel est l’état émotionnel qui est le plus vrai ?

Il fait attention à lui et passe pas mal de son temps chez lui, à travailler.

Quels livres ?

Vieux Comics, vieux livres à propos de programmation, de robots

Quelle attitude envers la politique, le monde extérieur ?

Il connaît mieux le monde d’après ses rêves que d’après la réalité.

 

Phil

Avant l’effondrement Phil  avait été militaire. Puis dégoutté de l’Armée et des institutions en générale, il était revenu à la vie civile et c’était lancé dans l’activisme violent. Lors d’une manifestation un CRS lui avait tiré un flashball en plein visage. Résultat des courses, aujourd’hui Phil n’avait plus que 10 dents et une vilaine cicatrice au niveau de la mâchoire. Deux semaines plus tard à une autre manifestation, il avait vu un pauvre type perdre une main en tentant de ramasser une grenade de désencerclement. Et puis après l’Effondrement il avait été impliqué volontairement ou pas dans différents événements impliquant divers degrés et formes de violences.

Pour finalement atterrir ici deux ans auparavant parce qu’il en avait simplement marre de ne jamais avoir un toit au-dessus de sa tête. On l’avait accepté. Et pour cela il appréciait les autres membres du village, il restait cependant très renfermé et rechignait le plus souvent à la communication verbale.

 

Rufus

C’est le seul chien du vilatge.

Son histoire est pas banale, c’est lors d’une cueillette que Lux, notre Lux, celui qui se tétanise lorsqu’il entend un chien aboyer près de lui, l’a trouvé.

C’était une petite boule de poil abandonnée. Peut-être était-il le plus faible de la portée, nous n’en savons rien. Il était chétif, grelottant, pas loin de mourir et Lux l’a saisi avant de le glisser dans sa canadienne toute rapiécée.

Nous étions tous surpris par le revirement de Lux, quoique, à y réfléchir, pas vraiment parce que Rufus, chiot, était vraiment craquant, bon maintenant…

C’est un énorme chien, un mâtin espagnol, un Mastin comme ils les appellent de l’autre côté de la grande montagne.

Au final, c’est aussi Lux qui l’a dressé et ça n’a pas été de tout repos, quand vous voyez la bête 😲

Rufus est de toutes les sorties, ramassage de bois, transhumance des moutons, cueillette au loin. Grâce à lui, nos équipes ont, plus d’une fois, réussies à revenir saines et sauves.

 

Sonia

Sonia quant à elle était une femme plutôt silencieuse, calme.

Elle parlait peu, mais agissait.

Toujours prompte à anticiper, à prévoir, à organiser.

Il faut dire que la vie ne l’avait pas épargnée, et qu’elle avait appris à faire face.

Elle avait perdu son père et sa mère sous ses yeux dans un accident horrible dont elle ne pouvait pas parler.

Elle avait dû alors prendre en charge son petit frère et sa petite sœur, très jeunes à l’époque.

Sonia avait ce côté rassurant de la mère de famille qui prévoit toujours le goûter des enfants et panse tous les bobos.

C’est d’ailleurs pour cette raison que tout le monde venait la voir en cas de blessure.

Il y avait en elle une douceur rassurante couplée à une efficacité impressionnante pour concocter une lotion, un baume, un cataplasme ou une décoction avec ce qui lui tombait sous la main.

Soigner, elle avait appris sur le tas, un peu contrainte par le contexte.

Lorsque tout s’était cassé la figure, il n’y avait plus beaucoup de médecins disponibles et vaillants.

Livrée à elle-même et face à l’urgence, elle avait utilisé les maigres connaissances qu’elle avait acquises grâce à sa petite expérience de kinésithérapeute.

Ça ne faisait pas d’elle une chirurgienne, ni une dentiste, pourtant en plein chaos elle avait dû faire face à des scènes dignes de la guerre des tranchées : arracher une dent luxée au court d’une bagarre, réaliser des points de suture sur des plaies ouvertes, redresser des membres aux articulations déboîtées.

Et finalement, elle aimait ce rôle qu’on lui avait donné bien malgré elle.

Un peu chamane, un peu guérisseuse, elle avait un charisme surprenant.

Ses cheveux grisonnants ondulés sur son visage doux brouillaient les pistes pour lui donner un âge : 40 ? 50 ? Peut-être plus ? Peut-être moins ?

C’était à se demander si elle-même le connaissait encore.

 

 Informations diverses

 

Loi de l’inclusif

Loi de l’inclusif, pour répondre aux exigences suivantes :

* altruisme et pensée inclusive : penser rond, penser global

* réalisation et développement personnel par le partage, l’aide à autrui, la considération sociale et le développement de sa capacité à être utile et à partager dans la communauté

* durabilité et symbiose avec l’environnement

* pouvoirs limités, horizontalité, pas de hiérarchie

* prédominance morale et regard social

* la loi de l’inclusif permet de répondre aux besoins humains essentiels : accomplissement, estime, appartenance, sécurité

La Loi de l’inclusif avait émergé dans les années 20, à l’époque du grand délitement ou de la grande libération. A l’époque, et à défaut de pouvoir renverser un système fondé sur l’égo dont les principales motivations – notoriété, richesse, pouvoir – amenaient à une logique de compétition de tous contre tous et à des comportements de prédation et d’exploitation, des mouvements de rébellion décidèrent de le démoder en mettant sur pieds un système plus attractif et en tous points opposé : le système inclusif.

 

Dans ce système, l’égo devait s’effacer au profit de l’altruisme et de la communauté. Les motivations n’étaient plus de posséder, d’avoir ou de prendre, mais d’échanger, de partager, de donner. C’était ça la loi de l’inclusif : un regard porté sur le partage et la coopération, seuls à même de redonner du sens à l’existence humaine et à vivre en symbiose avec l’environnement. La finalité était simple : ringardiser la société “de l’avoir” pour la remplacer par une société “de l’être” où les motivations de chacun(e) étaient de s’élever par le développement de ses savoir-faire et de ses connaissances, le partage et l’échange, l’amélioration de son utilité dans la communauté, autant d’éléments permettant de retrouver une humanité, d’obtenir une reconnaissance véritable et un sens aux actions humaines en incluant la nature et pas en étant contre elle d’où le terme “inclusif” : avec la nature, avec les autres, dans une communauté et en considérant la globalité. Par opposition, les autres étaient les “exclusifs”, les “désaxés”, les “destructeurs” : ceux qui vivaient de la prédation et la compétition ; ceux qui ne voyaient dans l’autre qu’un concurrent et qui considéraient la nature comme une ressource dont il fallait se saisir et exploiter dans un seul but – le profit -.

Les équipements présents au Rocher :

* – bassin de récupération d’eau

* – poulailler, volière à pigeons

* – serres

* – bassin à spiruline

* – ruche

* – atelier

* – bibliothèque

* – entrepôts et grenier à blé

* – four à pain

* – dortoir

 

Problèmes à résoudre du Rocher

– disposer de stocks suffisants (eau, céréales, graines, herbes, protéines)

– trouver un rôle à chacun(e) et veiller au développement des différents savoir-faire de tous dans le cadre d’un échange perpétuel de compétences

– ne pas reproduire les schémas du passé, la course à l’échalote, les schémas prédatifs

– assurer une bienveillance entre toutes et tous

– assurer la défense de la communauté

– assurer la protection du rocher contre les incendies, tornades et tempêtes

– intégrer les nouveaux arrivants

– etc…. ?

 

Equipements et moyens de subsistance :

– bassin de retenue d’eau

– potagers

– ruches

– micro-pisciculture

– serre

– poulailler

– bassin de spiruline

– volière pour les pigeons

– bibliothèque

– herboristerie

– atelier

Manger :

-herbes, champignons, fruits, légumes, insectes, poulets, pigeons

Boire : St Joseph !

 

Compétences et métiers au Rocher (avec principe de redondance à minima pour chaque métiers/compétences) :

* herboriste (santé/alimentation/médecine)

* maraîchère (potager, culture, entretien)

* éleveur (poulailler, pigeonnier, insectes et vers)

* dépositaire de la mémoire (éducation de la communauté ; rappeler; donner du sens, fédérer la communauté autour de valeurs)

* marraine (accompagnement, management, référentiel moral)

* réparateur de vélo

* fabricant de semelles et de chaussure

* spécialiste en eau, producteur d’eau potable

* artisan boulanger

* dentiste

* chasseur/cueilleur

* forgeron

* druide